Biodiversité des reptiles 

Analyse du document vidéo sur les boas de Santo

Le clip vidéo montrant Ivan Ineich a été visionné par les élèves de seconde du lycée Jules Uhry qui ont :

* résumé la séquence

Le clip sur le boa et Ivan Ineich est pris dans la forêt tropicale. Il tient dans ses mains un sac d'où il sort un boa de plusieurs mètres de long. Il peut le manipuler à mains nues car c'est un serpent inoffensif, non venimeux. 

"Le boa du Pacifique est une espèce très abondante à Santo, elle est très discrète car elle est mimétique (c'est -à -dire que la couleur de sa peau se confond avec les couleurs de la nature), ensuite parce que son habitat est arboricole ; donc pour la voir, il faut regarder en l'air! Ce serpent peut vivre à des hauteurs relativement importantes dans les arbres jusqu'à 30 mètres de haut."

"C'est un animal nocturne qui a un régime alimentaire différent entre les jeunes (qui consomment des lézards) et les adultes (qui consomment des mammifères : des rats ou des souris)."

"Ces animaux sont placides mais j'ai déjà vu des individus qui ont mordu des personnes. Ce serpent peut infliger des morsures sévères. C"est un animal non venimeux mais on trouve dans leur salive des substances qui empêchent le sang de coaguler. En plus, on trouve dans leur bouche de nombreuses bactéries comme des streptocoques, des staphylocoques qui peuvent contaminer l'homme au cours d'une morsure. Dans ce cas, il faut absolument désinfecter la plaie pour éviter l'infection. C'est vrai qu'ici, sur l'île de Santo, ce serait plutôt embêtant de se faire mordre." 

* réaliser des commentaires sur la séquence

La séquence est très impressionnante car filmée dans la forêt tropicale, avec des bruits d'oiseaux, d'insectes. Ivan Ineich qui manipule ce serpent à mains nues est très courageux, même si ce boa est peu dangereux. Le chercheur précise qu'il est quand même possible de se faire mordre.  

L'habitat arboricole est étonnant pour un serpent d'une si grande taille. Il nous apparaissait plus naturel d'avoir des petits serpents qui puissent facilement bouger au haut des arbres et des gros serpents, lourds par terre. En plus, nous ne connaissons pas de serpents arboricoles en France métropolitaine. Ils sont tous rampant au sol.

Les bactéries de la bouche de ce serpent ne le rendent pas malade et nous ne savons pas pourquoi.

 

* émis des questions sur les reptiles de Santo (Ces questions seront envoyées sur le site de l'expédition / forum http://santo2006.ens-lyon.fr/echanges_scolaires/forum_santo)

Pourquoi les bactéries présentes dans la bouche du serpent ne rendent pas malade le serpent ?

Pourquoi la substance toxique de la salive du serpent qui empêche la coagulation du sang n'empêche pas la propre coagulation de son sang ?

Y-a-t-il une relation entre milieu de vie et taille du serpent (grands serpents au sol et petits serpents arboricoles) ?

 

Voici les réponses d'Ivan Ineich transmises par les modérateurs pédagogiques de l'expédition Santo sur le forum du site de Santo

1. Pourquoi les bactéries présentes dans la bouche du serpent ne rendent pas malade le serpent ?

        Beaucoup de bactéries ne sont pathogènes que dans une partie de l'organisme. Par exemple l'organisme humain renferme une impressionnante quantité de bactéries différentes inoffensives. Il existe des bactéries humaines dans la bouche qui ne sont pas dangereuses sauf quand elles pénètrent dans la circulation sanguine. On a constaté que les toxicomanes soufflaient autrefois dans leur seringue pour la déboucher et ainsi y déposaient des bactéries de leur bouche non pathogènes qui devenaient pathogènes pour l'homme une fois injectées dans la circulation sanguine par la seringue non stérile. Il en est de même chez les serpents chez qui la bouche contient de nombreuses bactéries pathogènes une fois sur une blessure ou dans la circulation (staphylocoques, streptocoques...). Ces bactéries sont placées sur les dents et dans la région buccale et proviennent souvent des proies ingérées ; elles ne sont pas dangereuses pour le serpent tant qu'elles restent dans une bouche saine c'est à dire sans blessures. Le Varan de Komodo utilise son cortège de bactéries buccales pour en quelque sorte 'envenimer' ses proies. Il les mord en leur injectant des bactéries puis attend calmement qu'elles agissent en provoquant une septicémie (infection généralisée) chez leur proie qu'ils retrouvent ensuite par l'odeur putride qu'elle dégage.

2. Pourquoi la substance toxique de la salive du serpent qui empêche la coagulation du sang n'empêche pas la propre coagulation de son sang ?

Deux facteurs peuvent expliquer celà. Le premier est que la salive n'est pas en contact avec le sang du serpent et donc la substance ne peut agir sur le serpent lui même car elle est séparée de son sang. Le second facteur est que l'animal qui secrète une substance est souvent relativement résistant à cette même substance.

3. Y-a-t-il une relation entre milieu de vie et taille du serpent (grands serpents au sol et petits serpents arboricoles) ?

Oui cette relation est assez claire et de plus évidente. Un serpent fouisseur qui creuse des galeries ne peut atteindre une grande taille car cette dernière le limiterait beaucoup trop dans ses mouvements. Les serpents fouisseurs sont donc généralement de taille relativement restreinte. En ce qui concerne les espèces arboricoles elles sont généralement allongées et assez grêles de façon à pouvoir se déplacer avec aisance de branche en branche. Les serpents les plus grands au monde (l'Anaconda vert et le Python réticulé) sont tous deux des espèces semi-arboricoles ; aucune espèce massive n'est arboricole. Il n'existe aucun serpent franchement arboricole de très petite taille. Il existe donc une relation claire entre milieu de vie et taille des serpents mais comme souvent en biologie, on trouve également quelques rares
exceptions.                      
                 Ivan INEICH

 

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