Journal de bord (mise à jour tous les 15 du mois)

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Sept./ Octobre 2004

L'expédition de Jean-Louis Etienne a été suivie depuis septembre 2004 par 3 classes de 3ème du collège A. Camus d'Auxerre et une classe de 4ème. Le projet a été lancé par une recherche documentaire sur Clipperton, sur Jean-Louis Etienne et sur la biodiversité. Le résultat de ces recherches a amené les élèves à découvrir cette mission et à se motiver pour y participer activement. En consultant le site de Jean-Louis Etienne, les élèves ont constaté que des rats avaient été introduits accidentellement sur l'ile, à l'occasion d'un naufrage. Nous nous sommes interrogés sur les espèces introduites et sur les espèces nuisibles. Est-ce que toutes les espèces introduites sont nuisibles ? Qu'est-ce qu'une espèce nuisible et pour qui est-ce nuisible ? Une espèce introduite peut elle devenir nuisible après une introduction plus ancienne ?

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Epave sur Clipperton, peut -être à l'origine de l'introduction de rats à Clipperton (Photo : Jean-Louis Etienne)

 

Novembre 2004

Les recherches sur le site de l'expédition de Jean-Louis Etienne nous ont montré que les rats, espèce inconnue sur Clipperton avant les années 1980, avait été introduits par un naufrage. L'équipe de JLE a décidé de dératiser l'île. Une discussion sur les espèces nuisibles et les espèces introduites accidentellement a permis de dégager plusieurs points:

- Les espèces introduites bouleversent souvent les écosystèmes. Le rat a mangé les oeufs des oiseaux qui avant mangaient les crabes qui prolifèrent à leur tour.

- Les espèces introduites sont souvent nuisibles car elles réduisent la diversité biologique (nombre d'espèces). Certains espèces ont des comportements alimentaires, de reproduction, éthologiques qui les rendent nuisibles : alimentation omnivore, abondante, reproduction très rapide menant à une prolifération exponentielle de la population, comportement agressif vis-à-vis d'autres espèces. Une éradication (élimination totale) des rats pourrait ramener un équilibre écologique mais cet effet n'est pas immédiat.

Nous avons suivi le départ de l'équipe de Jean-Louis Etienne, ses péripéties, ainsi que les détails techniques, logistiques de cette expédition.

Notre projet prend forme et nous décidons de travailler sur les espèces nuisibles dans l'Yonne, autour de notre collège d'Auxerre et de comparer notre travail à celui des rats de Clipperton. Deux espèces introduites sont choisies:

- Polygonum japonicum, plante envahissante des bords de l'Yonne.

- Anthurus archerii, champignon bourguignon, originaire d'Australie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Polygonm japonicum, plante asiatique, introduite dans l'Yonne, proliférant sur les bords de l'Yonne.

 

 

 

Décembre 2004

Suite à nos recherches sur les espèces introduites, nous avons décidé de réaliser plusieures réalisations pratiques :

Une maquette Anthurus archerii, champignon australien probablement importé accidentellement au cours de la seconde guerre mondiale par des spores de ce champignon collées aux rangers des soldats australiens venus défendre la France. Ce champigon est rare en France et en Bourgogne, mais néanmoins bien présent. Il a réussi son intégration sans bouleverser son environnement. Cette espèce introduite ne paraît pas être nuisible, du moins pour le moment.

Un herbier de Polygonum japonicum ainsi que des explications sur ces organismes sont réalisés en vue d'une exposition au CDI du collège. Pour cela nous avons consulté les scientifiques pour établir une fiche d'herbier, la plus complète et rigoureuse possible. Cette étiquette sera associée à la plante récoltée sur les bords de l'Yonne.

 

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Anthurus archerii, champignon rare en Bourgogne

 

Janvier 2004

Nous nous sommes embarqués officiellement dans l'aventure en nous inscrivant sur le site des scolaires sur Educnet. Nous allons réalisé un journal de bord, à l'image de celui de l'expédition. Cependant, comme nous ne nous réunissons qu'une fois par semaine, le mardi midi, nous réaliserons un journal mensuel.

Notre maquette de champignon avance. La structure de grillage permet de réaliser une forme très facilement modelable. Elle est recouverte par des bandelettes de plâtre (de type de celles utilisées pour réaliser des plâtres dans les hôpitaux) pour lui donner rigidité, solidité et légèreté. Cette opération est assez longue afin de couvrir de plâtre l'ensemble de la maquette. 

Nous poursuivons notre réflexion sur les espèces introduites et les espèces nuisibles. Le journal de bord de l'expédition du jeudi 6 janvier 2005 rend compte de la position des rats. Jean-Louis Etienne s'interroge sur les nuisances des rats alors qu'ils semblent bien intégrés dans l'écosystème. Ils ne semblent pas proliférer et établir un réel déséquilibre écologique.

Suite à une proposition de travail scientifique par l'équipe de Clipperton, nous avons demandé d'obtenir des résultats sur le nombre de rats à Clipperton et sur la nuisance que cela fait sur la biodiversité.

Maquette d'Anthurus archerii

 

Février 2005

Nous continuons à suivre, semaine après semaine, le journal de bord de l'équipe de Jean-Louis Etienne, ainsi que ceux de nos camarades icaunais : la classe de 1S 8 du lycée Jacques Amyot qui travaille sur les rayures des poissons expliquées par le modèle de Turing et les classes de 4ème du Collège Jean Roch Coignet qui travaillent sur la biodiversité des mares d'Anus et de Druyes les Belles Fontaines. Nous leurs avons envoyé un mail afin de les informer de notre travail et de notre démarche de carnet de bord, afin de réaliser un réseau autour du projet Clipperton.

Les spécimens de Polygonum japonicum du bord de l'Yonne sont maintenant secs et nous allons décrire et présenter cette plante. Pour cela, nous allons établir une étiquette la plus précise possible, sur le modèle des références des grands herbiers (Muséum National d'Histoire Naturelle, herbier des Universités).

La maquette d'Anthurus est désormais complètement recouverte de bandes plâtrées et elle est rigidifiée par une armature de polystyrène. La forme de ses cinq bras n'est pas une forme élémentaire : chaque bras est hyperbolique, avec une section hémicylindrique de plus en plus petite vers  le sommet. Chaque bras est fendu par la face inférieure. Les irrégularités de la maquette sont atténuées par de l'enduit de rebouchage qui est ensuite poncé.

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Herbier de Polygonum japonicum

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Polystyrène et bandes plâtrées rigidifient la maquette

Mars 2005

Nous avons presque achevé la construction de l’Anthurus. Pendant que certains ponçaient le plâtre de celui-ci, les autres s’entraînaient afin d’imiter une sorte de crépi (enduit de rebouchage) pour que la maquette soit " semblable "à l’original. Nous testerons enfin la peinture que nous appliquerons ensuite sur la maquette qui sera terminée. Afin de ne pas gâcher le travail fourni jusqu’à présent, nous poursuivons les tests sur du polystyrène. Les champignons appelés Clavulinopsis helveola  nous servent de modèle. Notre groupe a récemment reçu la réponse de Monsieur Yvan Ineich à l’invitation que nous lui avons envoyée par email. Il a en effet accepté chaleureusement de venir répondre à nos questions. Il nous est également parvenu de nouvelles informations sur les rats de Clipperton qui font apparemment disparaître de nombreuses espèces animales vivant jusqu’à présent sur l’île. Il n’ y a pas de radioactivité observée à chaque point y compris dans le rocher et stock de munitions, l’énergie est fournie par 84 panneaux solaires qui sont suffisants pour les besoins de la journée.
Vendredi 4 mars, une journaliste de l’Yonne Républicaine est venue nous interroger afin de rédiger un article sur notre étude concernant le projet de J-L Etienne ; l’article a été publié le mardi 15 mars. Une visioconférence aura lieu le 5 avril, nous pourrons poser nos questions à J-L Etienne qui sera en direct de Clipperton. Nous rencontrerons également les deux autres établissements, le lycée Jacques Amyot dont l’atelier scientifique est dirigé par Mme Dargent et le collège Jean Roch Coignet de Courson les Carrières dirigé par M. Banton . Un article a également été rédigé dans le magazine Spécial Champignons Magazine où le chercheur Régis Courtecuisse pose des questions quant à la supposée menace de l’Anthurus sur les autres espèces, je cite : Les espèces exotiques sont-elles menacées ou menaçantes? A suivre.

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Rencontre entre Ivan Ineich, herpétologiste et les élèves du Réseau Clipperton Auxerre

Explications sur les serpents marins
Voir la video

Avril 2005

Ce mois a été l'occasion de rencontrer deux scientifiques de l'expédition Clipperton : Ivan Ineich, herpétologiste de Sens, de retour de Clipperton, le 17 mars 2005 et Jean -Louis Etienne par le système d'une visioconférence le 5 avril. D'autre part, notre maquette de champignon Anthurus archerii avance bien et la volve est désormais fixée et nous allons commencer la coloration du champignon à la rentrée des vacances de Pâques.
Rencontre avec Ivan Ineich : les lézards ont été étudiés par un spécialiste des reptiles, un herpétologiste. Ivan Ineich a témoigné de son travail de terrain et s'est prêté à des questions préparées par les élèves. Son enthousiasme à expliquer, de façon très compréhensible, des notions d'évolution, de spéciation, a été très apprécié de tous. Plusieurs thèmes ont été abordés en relation avec le travail de chaque atablissement. Après avoir navigué sur le web sur le site de la mission Clipperton, les élèves ont pu toucher un morceau bien réel de Clipperton, des graines flottantes, des coquillages venant de l'îlot ramenés par Ivan Ineich.
Rencontre avec Jean-Louis Etienne par visioconférence : un second temps fort de l'action a été la communication en direct de Clippperton avec Jean-Louis Etienne par le système de visioconférence. Tous les élèves se sont rassemblés au CDDP d'Auxerre et ont pu poser des questions soigneusement préparées à Jean-Louis Etienne. La connexion, qui a duré 45 minutes, a été très riche.

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Visioconférence avec Jean-Louis Etienne

Mai 2005

La réalisation de notre champignon géant est presque terminée. Nous avons peint les bras du champignon en rouge vif. Cette couleur est très voyante dans la nature mais le champignon ne craint rien car d'une part il sent très mauvais et d'autre part, il n'est pas comestible. Pour donner du relief à la surface, un vernis mat teinté de blanc dillué a été ensuite appliqué. Les crètes du relief ont été essuyées pour faire ressortir le rouge vif des crètes par rapport au vernis plus blanc des creux. La volve a ensuite été poncée et des ornementations ont été réalisées. Une première couche de blanc a été passée.
Concernant les Polygonum, l'espèce introduite étudiée à Auxerre, les populations du bord de l'Yonne ont retrouvé leur vigueur avec le printemps. En effet, les tiges meurent en hiver mais il reste des tiges souterraines, des rhizomes pour passer la mauvaise saison et repartir rapidement au printemps. Des photos ont été insérées sur ce site dans la partie réalisation.
Nous nous préparons à une troisième sortie avec les élèves du réseau Clipperton Auxerre, cette fois-ci à Paris, le 6 juin 2005. Le programme est le suivant : rencontre avec Ivan Ineich dans son laboratoire du Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) ; visite en sa compagnie de la ménagerie avec en particulier les crabes ramenés de Clipperton ainsi que les reptiles, sa spécialité ; rencontre avec Alain Couté dans son laboratoire du MNHN : contact téléphonique avec Jean-Louis Etienne pour lui poser les questions que nous n'avions pu lui poser au cours de la visioconférence du 5 avril pour des raisons de temps. Nous relaterons cette sortie, ces rencontres, dans le prochain journal du mois de juin.

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Polygonum japonicum sur les bords de l'Yonne (Auxerre)

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Maquette d'Anthurus archerii en cours de réalisation

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